Comment mieux gérer nos réactions émotionnelles face à notre environnement ?

Les émotions et le corps sont intimement liés, avec des réactions orchestrées par notre système nerveux. Découvrez comment fonctionne ce mécanisme, pour arrêter d’avoir des réactions automatiques.
Il est important de comprendre le rôle du système nerveux dans nos émotions et nos réactions : quand le corps nous parle
Un cœur qui s’emballe face à l’inconnu, une vague de calme profond lors d’un moment de pure détente, ou cette paralysie soudaine qui nous saisit face à un danger imminent… Qui n’a jamais ressenti son corps réagir avec une force surprenante, parfois même avant que notre esprit n’ait eu le temps d’analyser la situation ? Ces réponses, souvent automatiques et échappant à notre conscience, sont en réalité orchestrées avec une précision remarquable par notre système nerveux. C’est notamment ce que la théorie polyvagale, développée par Stephen PORGES, nous aide à décrypter : comment notre système nerveux, véritable chef d’orchestre interne, évalue en permanence notre environnement et dicte à notre corps la conduite à tenir. Il module ainsi nos réactions, nos émotions et même nos interactions sociales, nous invitant à mieux comprendre ce langage corporel essentiel.
Le duo clé : système sympathique et parasympathique, nos alliés pour l’équilibre
Pour mieux comprendre comment notre corps “décide” de réagir, il faut se pencher sur le système nerveux autonome. C’est la partie de notre système nerveux qui gère tout ce qui se fait sans qu’on y pense : la digestion, la respiration, les battements du cœur… Son rôle ? Nous maintenir en vie et nous adapter ! Il se divise principalement en deux branches aux rôles distincts mais complémentaires :
Vous pouvez aussi consulter mon article sur l'atteinte de l'épanouissement : "Comment gérer ses émotions quand on est une personne hypersensible ?"
Le système nerveux sympathique : l’accélérateur
Imaginez : des inconnus font irruption chez vous un dimanche matin. La peur, peut-être la colère, vous envahit. Votre cœur s’accélère, votre respiration devient plus rapide, vos muscles se tendent. C’est le système sympathique qui s’active ! Il nous prépare à l’action : combattre ou fuir. Dans ces moments, notre corps est en mode “défense et survie”. L’ouïe peut même se modifier pour mieux capter les bruits menaçants, et la douleur peut s’atténuer. Se concentrer ou faire preuve d’empathie devient alors très difficile. Cette mobilisation est une réaction de protection, même si elle nous submerge d’anxiété.

Le système nerveux parasympathique : le repos et la « passivité »
Cette branche est plus complexe car elle a deux facettes :
La branche ventrale : sécurité et connexion
Pensez à un week-end paisible. Vous vous sentez détendu, en sécurité, peut-être en train de savourer un moment de repos sur votre canapé ou de partager un bon moment avec des amis. C’est la division parasympathique ventrale qui est aux commandes. Elle favorise le repos, la digestion, la récupération d’énergie, mais aussi l’interaction sociale positive, la joie, et la capacité à être présent et aimable avec les autres. Vous vous sentez en paix, capable de réfléchir calmement.
La branche dorsale : déconnexion et « passivité »
Reprenons la situation des intrus, mais cette fois, ils sont armés et aucune issue ne semble possible. Face à un danger de mort imminent, votre système peut activer la division parasympathique dorsale. C’est l’immobilité, le “figement”. La respiration devient superficielle, le corps semble se préparer au pire, comme si l’on se dissociait de soi-même. Cette réaction, souvent observée chez les victimes d’agression, est un mécanisme de survie ultime. Il faudra ensuite une remobilisation, parfois intense (comme le héros de film qui se relève après avoir été à terre), pour repasser à un état plus actif, souvent via le système sympathique.
Ces systèmes ne sont pas “bons” ou “mauvais” ; ils sont adaptés à ce que notre corps perçoit de la situation. Leur activation et leur désactivation constantes sont ce qui nous permet de naviguer dans la vie.

Le lien avec la mémoire émotionnelle et la neuroception : quand le passé influence le présent
Alors, pourquoi ressentons-nous parfois de la peur ou de la colère dans des situations qui ne semblent pas objectivement menaçantes ? C’est là qu’interviennent la neuroception et la mémoire émotionnelle.
La neuroception est la capacité de notre système nerveux à évaluer, en continu et inconsciemment, le niveau de sécurité ou de danger de notre environnement et de nos interactions. C’est comme un radar interne. Cependant, ce radar peut être “faussé” par nos expériences passées. Si nous avons vécu des traumatismes, même des “petits” traumas, notre corps s’en souvient. Une personne ayant subi des abus par quelqu’un de confiance pourrait, par exemple, se sentir en alerte face à des gestes normalement rassurants (parler avec douceur, incliner la tête) si ces gestes lui rappellent son agresseur.
Notre corps garde ainsi des traces, une mémoire émotionnelle, qui peut nous mettre dans un état de stress ou d’anxiété quasi permanent. Les amygdales, petites structures cérébrales impliquées dans la gestion des émotions et des souvenirs, peuvent continuer à sonner l’alarme même si le danger initial n’existe plus. Nous réagissons alors avec des automatismes, notre système de défense se mettant en branle face à des “signes” qui, pour lui, évoquent un danger passé.
Comment sortir des automatismes et retrouver l’équilibre intérieur ?
Notre système nerveux autonome a pour mission de nous maintenir en vie, et ses réactions sont là pour nous protéger. Mais que faire lorsque ces réactions sont disproportionnées, déclenchées par des souvenirs plutôt que par un danger réel ?
La première étape est souvent la prise de conscience : reconnaître que ces émotions intenses ou ces réactions automatiques prennent peut-être racine dans notre histoire personnelle plutôt que dans la situation présente.
Ensuite, il s’agit de trouver l’apaisement. Tout comme un bébé se calme dans les bras d’un parent, nous pouvons, adultes, retrouver un sentiment de sécurité dans le lien avec un proche, à travers des paroles ou une attitude réconfortante. Nous pouvons aussi apprendre à nous auto-réguler, par exemple en pratiquant la respiration consciente ou la cohérence cardiaque pour calmer une poussée d’anxiété.
Cependant, reprogrammer notre système nerveux pour qu’il dissocie l’événement présent du trauma passé n’est pas toujours simple. Heureusement, des approches spécifiques peuvent nous y aider.

La Sophrologie pour retrouver l’équilibre
Grâce à des exercices de relaxation et de respiration, la sophrologie aide à mieux ressentir et identifier ses émotions. Elle permet de prendre conscience que certaines émotions négatives sont ancrées dans l’inconscient. La visualisation positive, quant à elle, aide à associer des images sécurisantes aux émotions et à se défaire progressivement des mémoires traumatisantes.
Le Coaching et la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) pour venir à bout des automatismes
Ces méthodes offrent des outils pour comprendre nos comportements et nos réactions, puis pour les modifier. La PNL, en particulier, utilise nos cinq sens et la communication pour ancrer des changements durables, agissant directement sur nos automatismes liés aux stimuli de notre environnement.
Ces approches visent à nous aider à retrouver un équilibre intérieur, en apprenant à notre système nerveux de nouvelles façons de réagir, plus adaptées au présent.

Vers une écologie intérieure
Comprendre le fonctionnement de notre système nerveux et l’impact de notre mémoire émotionnelle nous ouvre la porte à une meilleure connaissance de nous-mêmes. Il est naturel que nos réactions soient parfois en décalage avec la réalité, surtout si notre histoire nous a marqués. L’invitation est donc de cultiver une véritable écologie intérieure : apprendre à écouter les messages de notre corps, à identifier les moments où notre système nerveux s’emballe inutilement, et à développer activement des espaces de sécurité intérieure. En prenant soin de notre monde interne, avec patience et bienveillance, et pourquoi pas avec l’aide de professionnels, nous pouvons progressivement retrouver un sentiment de calme, de présence et de juste réaction face aux aléas de la vie.
Vous pouvez aussi consulter mon dernier article de blog : Comment dépasser ses croyances limitantes grâce à la sophrologie et au coaching ?